ASTRID KAROUAL || ART-THÉRAPIE || MÉDIATION ARTISTIQUE || RELATION D'AIDE
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BIBLIO IDÉALE - PRINTEMPS 2020

19/4/2020

 
Issue d'horizons éclectiques (l'esthétique et les lettres modernes, la critique cinématographique, les musiques actuelles, les arts visuels, l'éducation populaire, la communication...), j'aime lire plusieurs types de récit en même temps, afin de nourrir ma pratique de la manière la moins "académique" et cloisonnée possible.
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Voici donc quelques suggestions (très subjectives) à l'arrivée des beaux jours (confinés) et des premiers bourgeons :

Sciences humaines / philo / écologie
Sagesse animale, Norin Chai (Stock / Le Livre de Poche)
Contre l'inertie, Plutarque (Arléa *épuisé, disponible seulement en occasion)
Soumission à l'autorité, Stanley Milgram (Calmann-Lévy)
Dictionnaire de la pensée écologique, Dominique Bourg et Alain Papaux (Presses universitaires de France)
Les Vertus de l'échec, Charles Pépin (Allary Éditions)

Littérature
My Absolute Darling, Gabriel Tallent (Gallmeister)
Le Sumo qui ne pouvait pas grossir, Éric-Emmanuel Schmitt (Albin Michel)
Circé, Madeline Miller (Pocket)
Les Enfants terribles, Jean Cocteau (Le Livre de Poche)
Indignation, Philip Roth (Gallimard)

BD / arts introspectifs
Docteur Vertigo, Marti (Cornélius)
Cindy Sherman: A Play of Selves, Cindy Sherman (Hatje Cantz)
Errance, Raymond Depardon (Seuil)
Travel Book Route 66, Thomas Ott (Louis Vuitton Éditions)
Humans, Mike Mills (Nieves)

Bonne lecture !

[visuel : Cindy Sherman: A Play of Selves © Cindy Sherman]

CRISE SANITAIRE DU COVID-19 : VIVRE LE CONFINEMENT

20/3/2020

 
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Depuis le début de la propagation en Chine, fin 2019, du virus Covid-19, nous traversons une crise sanitaire mondiale extraordinaire nous menant inéluctablement au confinement général décrété par les gouvernements des pays touchés.  
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En France, les mesures restrictives en matière de circulation des personnes (et des marchandises) s'appliquent à peine que les angoisses d'enfermement et d'isolement s'expriment déjà parmi la population, aussi bien dans les grandes villes qu'en zones périurbaines et rurales éloignées.
Les écoles et les universités étant fermées, le télétravail devenant la règle d'or pour un certain nombre de professions et tous les lieux favorisant le lien social - hors commerces de première nécessité - ayant baissé leur rideau jusqu'à nouvel ordre, il est essentiel de prévenir les fluctuations d'humeur et d'énergie, voire de sévères chutes de moral conduisant à des épisodes dépressifs. Mais il s'agit moins de "ne pas se laisser aller" (personne ne vous jugera si vous vous coiffez mal chez vous, même s'il est primordial de se préparer un minimum chaque matin et ne pas rester alité.e quand on n'est pas souffrant.e), que de justement "s'écouter" un peu plus, en particulier pour les personnes très actives sur le plan professionnel et ménageant habituellement peu d'espace pour la discussion, l'introspection et la contemplation.

Le confinement occasionne par essence un ralentissement du rythme de vie, une réorganisation complète de ses journées et de la vision même qu'on peut en avoir. Encore une fois, il ne s'agit effectivement pas de rendre cette nouvelle existence recluse productive à tout prix (je pense aux journaux de confinement d'auteur.e.s privilégié.e.s dont la plume maladroitement romantique paraît inappropriée et déplacée au regard de l'extrême précarité de nombreuses personnes, souvent déjà très fragilisées physiquement et/ou psychiquement, et qui traverseront cette période comme une lutte littérale pour leur survie), mais de saisir l'opportunité de revenir à certains fondamentaux et mieux les conscientiser, simultanément :
  • revoir son rapport à l'alimentation et à la consommation plus généralement ;
  • réapprendre la valeur du vivant dans son ensemble ;
  • (re)donner du sens à ses relations ;
  • établir un vrai dialogue intergénérationnel (de l'école à la maison à l'attention plus régulièrement portée - à distance - aux grands séniors) ; 
  • questionner ses véritables ambitions ;
  • embrasser un plus large spectre d'émotions via notamment la lecture, l'écriture, le dessin, la musique ou le cinéma (sur petit écran) ;
  • travailler sa patience ;
  • accepter l'ennui ;
  • s'assouplir ;
  • et développer de nouveaux élans de solidarité.

Notre monde est incontestablement anxiogène à différents égards mais les technologies de communication numériques dont nous jouissons aujourd'hui nous permettent de maintenir le lien, à condition de ne pas se laisser happer par le flux permanent d'informations toxiques, contradictoires ou franchement conspirationnistes. Même les plus pragmatiques d'entre nous pourraient finir par relayer aveuglément les pires théories du complot actuellement en vigueur sur les réseaux. Se confiner dans un tel contexte c'est avant tout se préserver. Par ailleurs, téléphoner à ses proches peut redevenir un rituel quotidien plaisant et réconfortant, de même que les "apéros Skype" dans son salon ou sa chambre, agrémentés de jeux de société improvisés ou de partages de conseils lecture-séries-playlists-podcasts, après une journée de télétravail ou de cours en ligne. Penser aux gestes qui apaisent et rassurent, pour ne pas craquer, est ainsi un formidable moyen de faire appel à sa créativité, à des ressources jusque-là insoupçonnées. 

Il y aura des enseignements à tirer de cette crise difficile, tant écologiques et sociaux qu'économiques, politiques et philosophiques, et qui, je l'espère, résonneront à long terme. 

Pour aller plus loin dans l'accompagnement au confinement, voici le lien vers un article riche en propositions concrètes et accessibles, rédigé par Jonathan Journiac, psychologue clinicien et doctorant au sein du Laboratoire de psychopathologie et processus de santé de l’Université Paris Descartes : 

http://unbonpsy.fr/index.php/2020/03/20/comment-garder-le-moral-pendant-le-confinement

#RestezChezVous #PrenezSoinDeVous
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(Photo : atelier de Salvador Dalí, Maison-musée de Portlligat en Catalogne © Astrid Karoual)

ART-THÉRAPIE ET PSYCHODRAME

14/2/2020

 
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Depuis plusieurs mois, j'ai l'opportunité d'officier en tant que co-thérapeute stagiaire (en observation ET en action) en psychodrame analytique individuel dans un hôpital de jour pour adolescents en banlieue parisienne. Les jeunes reçus dans ces cessions ont entre 13 et 18 ans et rencontrent pour la plupart des troubles d'ordre psychotique. Pour ces cas (mais pas uniquement), le psychodrame individuel constitue une pratique thérapeutique formidable où se mêlent diverses formes de communication verbale et non verbale. L'expression de soi est véritablement mise à l'honneur à travers ces scènes où chacun.e (patients protagonistes comme co-thérapeutes ou egos auxiliaires) est invité.e à "faire semblant pour de vrai".

C'est ainsi qu'il me semble pertinent d'établir un parallèle entre cette pratique et celle de l'art-thérapie comme je la perçois et l'appréhende. Bien que les scènes (que l'ont pourrait comparer, en faisant de gros raccourcis, à des jeux de rôles) mènent souvent à travailler plusieurs temporalités (et topiques) dans un même mouvement, le jeu s'ancre dans un présent, dans un "ici et maintenant" qui a sa spécificité et ses enjeux propres. Il se passe exactement la même chose lors d'une séance art-thérapeutique via la musique, la peinture, le modelage ou encore l'écriture expressive. Même si le ou la bénéficiaire fouille péniblement dans ses souvenirs, ses regrets ou au contraire s'accroche à une futurisation confuse, son geste créateur laissera la trace de son état physique, psychique et mental à cet instant précis et dans cet espace particulier. L'art-thérapie et le psychodrame agissent comme une sorte de scanner et de langage psychodynamique, sans recourir systématiquement à l'association libre. Les mues psychiques "parlent" ainsi d'elles-mêmes, parfois plus efficacement que lors d'une psychothérapie verbale en face à face. Malgré quelques "fixettes" ou autres blocages, les patients manifestant un rapport chaotique à la réalité, et/ou résistant profondément à la symbolisation, "accrochent" au psychodrame et accèdent à une relation transférentielle avec une plus grande évidence, voire une certaine douceur. Si tout peut se dire et se jouer pendant la séance de psychodrame ou d'art-thérapie, des règles et un cadre bien définis garantissent toujours la possibilité d'une reconstruction après la catharsis. 

Comme l'art-thérapie, le psychodrame présente trois intérêts fondamentaux : diagnostique, thérapeutique et formateur (pour les praticien.ne.s). En effet, toute pratique thérapeutique active de la déviation, du détournement, de la diversion, pour reprendre Jean-Pierre Klein, permet de détecter les maux, les envisager, les mettre en perspective, les décrypter, les assimiler et les dépasser. Les défenses des bénéficiaires s'abaissent (sans disparaître, elles changent de "curseur" pourrait-on dire) et le.la thérapeute peut affiner son rôle d'accompagnateur.trice dans cette rencontre avec leur self (au sens winnicottien du terme, défini par la relation objectale). 

Pour une brève définition / description (+ historique) du psychodrame analytique individuel :
article de Psychologies.com

Art-thérapie et psychanalyse, vers une articulation théorique et clinique :
​article de Sylvia Ferraro dans "Enfances & Psy" n°59
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