Depuis le début de la propagation en Chine, fin 2019, du virus Covid-19, nous traversons une crise sanitaire mondiale extraordinaire nous menant inéluctablement au confinement général décrété par les gouvernements des pays touchés.
En France, les mesures restrictives en matière de circulation des personnes (et des marchandises) s'appliquent à peine que les angoisses d'enfermement et d'isolement s'expriment déjà parmi la population, aussi bien dans les grandes villes qu'en zones périurbaines et rurales éloignées. Les écoles et les universités étant fermées, le télétravail devenant la règle d'or pour un certain nombre de professions et tous les lieux favorisant le lien social - hors commerces de première nécessité - ayant baissé leur rideau jusqu'à nouvel ordre, il est essentiel de prévenir les fluctuations d'humeur et d'énergie, voire de sévères chutes de moral conduisant à des épisodes dépressifs. Mais il s'agit moins de "ne pas se laisser aller" (personne ne vous jugera si vous vous coiffez mal chez vous, même s'il est primordial de se préparer un minimum chaque matin et ne pas rester alité.e quand on n'est pas souffrant.e), que de justement "s'écouter" un peu plus, en particulier pour les personnes très actives sur le plan professionnel et ménageant habituellement peu d'espace pour la discussion, l'introspection et la contemplation. Le confinement occasionne par essence un ralentissement du rythme de vie, une réorganisation complète de ses journées et de la vision même qu'on peut en avoir. Encore une fois, il ne s'agit effectivement pas de rendre cette nouvelle existence recluse productive à tout prix (je pense aux journaux de confinement d'auteur.e.s privilégié.e.s dont la plume maladroitement romantique paraît inappropriée et déplacée au regard de l'extrême précarité de nombreuses personnes, souvent déjà très fragilisées physiquement et/ou psychiquement, et qui traverseront cette période comme une lutte littérale pour leur survie), mais de saisir l'opportunité de revenir à certains fondamentaux et mieux les conscientiser, simultanément :
Notre monde est incontestablement anxiogène à différents égards mais les technologies de communication numériques dont nous jouissons aujourd'hui nous permettent de maintenir le lien, à condition de ne pas se laisser happer par le flux permanent d'informations toxiques, contradictoires ou franchement conspirationnistes. Même les plus pragmatiques d'entre nous pourraient finir par relayer aveuglément les pires théories du complot actuellement en vigueur sur les réseaux. Se confiner dans un tel contexte c'est avant tout se préserver. Par ailleurs, téléphoner à ses proches peut redevenir un rituel quotidien plaisant et réconfortant, de même que les "apéros Skype" dans son salon ou sa chambre, agrémentés de jeux de société improvisés ou de partages de conseils lecture-séries-playlists-podcasts, après une journée de télétravail ou de cours en ligne. Penser aux gestes qui apaisent et rassurent, pour ne pas craquer, est ainsi un formidable moyen de faire appel à sa créativité, à des ressources jusque-là insoupçonnées. Il y aura des enseignements à tirer de cette crise difficile, tant écologiques et sociaux qu'économiques, politiques et philosophiques, et qui, je l'espère, résonneront à long terme. Pour aller plus loin dans l'accompagnement au confinement, voici le lien vers un article riche en propositions concrètes et accessibles, rédigé par Jonathan Journiac, psychologue clinicien et doctorant au sein du Laboratoire de psychopathologie et processus de santé de l’Université Paris Descartes : http://unbonpsy.fr/index.php/2020/03/20/comment-garder-le-moral-pendant-le-confinement #RestezChezVous #PrenezSoinDeVous (Photo : atelier de Salvador Dalí, Maison-musée de Portlligat en Catalogne © Astrid Karoual) |
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